Deuxième colloque international des huissiers de justice
L’Algérie a atteint un taux de 87% de recouvrement des décisions de justice
Le deuxième colloque international d’Alger portant sur la promotion de «l’efficacité de l’exécution des décisions de justice pour garantir l’investissement et l’échange commercial» qui s’est ouvert, hier à l’hôtel Aurassi, a été une nouvelle occasion pour le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz, de présenter les progrès de l’Algérie dans la réforme de son système judiciaire. Regroupant plus de 1 300 participants représentant 25 pays, ce colloque a été l’opportunité de rappeler, donc, la promulgation par l’Algérie de 95 textes législatifs et réglementaires depuis le début de la réforme. «L’Algérie a réussi à mettre en place les jalons d’un Etat de droit, un environnement nécessaire pour la promotion de l’investissement et l’échange commercial» a assuré
M. Belaïz, affirmant qu’en matière d’exécution des décisions de justice «un taux de près de 87% a été atteint en 2007». Selon M. Jacques Isnard, président de l’Union internationale des huissiers de justice, un tel taux de recouvrement place l’Algérie «dans le top de la profession». M. Isnard, qui a déjà participé en 2005 à des séminaires dans le cadre de la réforme de la justice algérienne, affirme également que «l’évolution de la profession des huissiers de justice en Algérie est considérable. Le pays progresse, l’économie et le droit s’y associent également. Je peux affirmer aisément que le statut de l’huissier de justice algérien est l’un des meilleurs existants. Sans doute serait-il parmi les tout premiers s’il comportait un dispositif plus souple dans les pouvoirs du ministre de la Justice en matière disciplinaire». Il est à signaler que les débats de cette rencontre de deux jours qui vise à mettre en évidence la corrélation existant entre la sécurité juridique et l’économie nationale d’un pays, notamment les investissements, vont porter sur plusieurs thèmes, dont «l’huissier de justice et la séparation des pouvoirs», «les organes d’exécution des décisions de justice» ou encore «l’huissier de justice : une force contre la corruption et un atout pour le développement de l’économie et de l’investissement». Trois ateliers seront formés dont les travaux devront se solder par «la déclaration d’Alger» qui comportera des recommandations pour l’amélioration de la profession. A préciser que le ministère de la Justice a renforcé, cette année, la profession des huissiers de justice avec la sortie d’une promotion, composée de 1 000 nouveaux auxiliaires. Il s’agit d’une opération spéciale, décidée l’année dernière, qui a permis l’accès à ce millier de licenciés, sélectionnés par concours, à un stage de neuf mois dans des bureaux d’huissiers de justice en fonction sur tout le territoire national. Signalons, enfin, qu’une école spéciale sera opérationnelle dès l’année prochaine pour permettre la formation des auxiliaires de justice, des commissaires-priseurs et des avocats. Ces derniers obtiendront des certificats d’aptitude à la profession.
H. Y.